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DE L’ENTITÉ DU POISON

CHAPITRE XI



Mais il ne doit pas vous échapper que, par la bouche elle-même, les réservoirs, instruments et émonctoires peuvent être corrompus, Soit par l’air, par la nourriture, la boisson et autres choses de ce genre ; de la manière suivante : l’Air que nous aspirons n’est pas sans contenir un venin auquel nous sommes principalement soumis. Il faut également tenir compte de la quantité de nourriture et de boisson et de la mauvaise qualité de celle-ci, qui discorde avec les instruments du corps, ce par quoi les organes sont violemment brisés, de telle sorte qu’en ce cas l’Alchimiste est manifestement troublé en ses opérations, d’où il en résulte : Digestion, Putréfaction et Corruption. Et telle la propriété du poison de la chose que l’homme absorbe, telle la nature que revêt (induit) le ventricule et avec lui tous les autres organes du corps. Et celle-ci devient ensuite la mère des maladies de ce même corps. Car vous devez vous, médecins, comprendre qu’il n’y a qu’un seul poison (et non plusieurs), qui apparaît comme la mère des maladies ; par exemple, si vous mangez de la chair, des légumes (olus, (), de la purée (puls), des épices (aromate), et que, de ces aliments, la corruption soit engendrée dans le ventre, alors la cause de cette corruption n’est pas dans chacune de ces nourritures ; mais, de toutes celles-ci, provient un seul et même poison, soit des légumes, de la chair, de la purée ou des épices. Et sachez que c’est ici le lieu d’un très grand arcane. Si vous connaissez parfaitement ceci, c’est-à-dire quel