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PARACELSE

chées et reconnues. Pour qu’un homme se conserve et se maintienne en bonne santé, suivant toutes les Entités, pour qu’il ait, par exemple, un Alchimiste habile qui puisse accomplir parfaitement son œuvre de séparation dans des instruments, réservoirs et émonctoires commodes, il est nécessaire alors de savoir que, outre la perfection des instruments, plusieurs autres choses sont requises, savoir que les astres soient favorables, et que toutes les autres Entités soient bienfaisanies. Et bien que toutes celles-ci n’aient que peu d’influence sur nous, en les supposant toutes bonnes et efficaces ; cependant, plusieurs accidents adviennent au corps, qui brisent ou maculent ou pourrissent ou obstruent ces instruments, réservoirs et émonctoires. Ainsi le feu est contraire à la nature et au corps, parce que celui-ci, par sa qualité, par sa nature, son ardeur, sa siccité et autre puissance, peut nous corrompre, de telle sorte que, par sa présence, les instruments de l’Alchimiste soient mis hors d’usage (violentur, ), ce qui le fait apparaître ensuite comme débile. De même l’eau, par sa nature, sa substance et ses qualités, devient tellement contraire à notre corps et à nos réservoirs, que ces instruments sont, par elle, ou obstrués, ou détériorés, ou altérés d’une manière quelconque. On peut faire le même jugement de l’air et de toutes choses nécessaires, de même que de tous les accidents externes aui sont d’une puissance si grande qu’ils brisent, altèrent les réservoirs, instruments et émonctoires, et les rendent inaptes à remplir leurs fonctions. Alors l’Alchimiste devient infirme et mort, incapable d’accomplir son œuvre.