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DE L’ENTITÉ NATURELLE

les Eléments du corps, examinons la chose à fond. Le feu reçoit son origine du septième mouvement. Car le mouvement que ceux-ci (les éléments) possèdent, chasse essentiellement la chaleur enfermée en eux de cette manière : le feu des Eléments est invisible dans le corps, à moins qu’il ne se révèle par une contusion (ictus, ) (ou une plaie)[1] des yeux. Alors[2] des étincelles jaillissent, parce que des issues se trouvent en cet endroit (ductus patent, ) et que le coup est appliqué près de l’œil, qui est, de tous, l’endroit où il est le plus difficile aux étincelles de se dissimuler. Ainsi de même que, dans ce monde, nous n’avons jamais de feu, à moins qu’il ne soit extrait de force (excutiatur, ) de la même manière, il subsiste aussi, caché dans le corps. L’eau inonde tout le corps dans toutes les veines, les parties nerveuses, les os, les chairs et enfin dans tous les membres. Et il n’y a aucun membre, dans tout le corps, qui n’ait en lui de l’eau, et qui n’en soit entouré () comme la terre et baigné (perfusum, ) comme la terre. L’air, aussi, est dans le corps, par le mouvement continuel des membres qui produit des vents dans le corps. Et de même que quatre vents surgissent (exoriuntur, ) dans le monde, ceci de même doit s’entendre des vents corporels. Ensuite la terre est ce par quoi les aliments sont produits. Ainsi donc les quatre Eléments se trouvent dans l’homme, non autrement, et selon les mêmes prédestinations avec lesquelles ils existent dans le monde. Cepen-

  1. Ceci est dans le latin seulement.
  2. C’est-à-dire lorsque l’œil est frappé violemment, ce qui fait voir, dit le vulgaire, trente-six chandelles.