Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
DE L’ENTITÉ NATURELLE

vertus, et autant de malices[1]. Ceci ne lui est pas provenu (defluxit) par les astres ni par aucune autre étoile du firmament, ceci lui est adveau (emersit, ) par cette seule humeur. Rendons ceci évident par un exemple. Le monde contient en lui plusieurs métaux (c’est-à-dire plusieurs vertus) en tel lieu moins bons, en tel autre meilleurs. Ceci se trouve également en l’homme. En lui sont plusieurs vertus : la raison en est que l’humeur même est la minière du bien de la nature. En lui sont plusieurs vices, par la raison qu’elle engendre beaucoup de métaux mauvais. Et ces vertus ne répondent pas aux mœurs et au naturel des hommes, mais s’évaluent d’après les couleurs et la complexion (habitu, ). Car, qui est bien coloré est d’une bonne minière. Celui qui est mal coloré est d’une mauvaise minière. Mais vous ne pouvez pas affirmer que l’homme qui est de la couleur de la rose soit, à cause de ceci, un sanguin, ni que celui qui est de la couleur de la cire soit un colérique. Voici comment vous jugerez : Celui-ci a la rougeur de la rose ; donc c’est un solarien. Car cette noble couleur qui se trouve dans la rose est l’or. Et vous jugerez ainsi des autres couleurs : C’est pourquoi nous vous affirmons qu’il est indiscutable que vos couleurs témoignent de l’humeur. Et, par ce moyen, vous pourrez juger de quelle nature est cette humeur. Car beaucoup de maladies lui sont soumises, qui ne se trouvent sous la puissance d’aucune autre cause.

  1. Le latin dit : mille !