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LIBER PARAMIRUM

par la raison. De la volonté naît cet esprit dont nous traitons dans la présente entité ; quant à l’âme, nous en parlerons en son lieu.

CHAPITRE IV


Au sujet de la nativité des esprits, remarquez Si ceci : Il est certain qu’il n’y a aucun esprit dans les enfants. (Car la volonté parfaite n’est pas en eux. Sachez donc ceci : Ceux qui possèdent la

    Animus, Anima, Mens, Spiritus, Intellectus et Ratio. De ce bel ensemble ontologique, la barbarie franke et saxonne, qui a formé nos langues, ne retint que te précepte de théologie grossier et puéril qui attribue à l’homme deux principes : l’un matériel, l’autre immatériel ; et nous avons été bercés, dès l’enfance, avec cette théorie facile et incomplète « l’homme possède un corps et une âme », vérité que l’on croit lumineuse, tandis qu’elle n’est qu’un écho, très affaibli, de ce qu’enseigna l’antiquité et saint Paul lui-nême (Ep. 1 au Thessalonicenses cap. V, 23). Nous employons indifféremment le mot : âme, pour désigner des principes très diftérents, et le mot : esprit, pour désigner le Saint Esprit, l’esprit d’un auteur, l’esprit de la conversation, l’esprit de vin, de sel ou de Saturne. Les Saxons disent : Ghost ou Geist, dans la première de ces acceptions, Soul ou Seele, dans le sens d’âme ; Mind ou Kopf, pour signifier l’entendement ; l’esprit d’un auteur se dit Sense ou Sinn ; puis Wit et Witz, désignent les saillies de l’esprit ; enfin Spirit désigne les produits de la distillation. Ceci est mieux, mais ces difiérentes acceptions ne sont pas caractérisées aussi bien que chez les anciens.

    Suivant les auteurs de la meilleure latinite, ANIMUS serait un principe ayant son siège dans le cœur, le plexus solaire, et enfantant en l’homme le courage, l’héroisme et les grandes actions ; c’est la καρδία des Grecs, ou לבב Lebab des Hé-