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DE L’ENTITÉ SPIRITUELLE

CHAPITRE VIII


Considérez ceci au sujet des images de cire[1]. Si, dans ma volonté, je suis embrasé de haine contre quelqu’un, alors, ilest nécessaire que celle-ci soit accomplie par un intermédiaire qui est le corps. Mais il est possible aussi que mon esprit, sans l’auxiliaire du corps, en perfore un autre de mon glaive ou le blesse, et ceci par l’effet de mon ardent désir. Ainsi il peut se faire que, par ma volonté, j’enferme de force (compellam, ) l’esprit de mon adversaire dans une image, et que je le reproduise en cire, à mon gré, ou distors ou contrefait. Et bien que beaucoup d’autres causes aussi puissent être alléguées ici, cependant la nécessité n’exige pas d’y avoir recours dans l’Entité ; car la philosophie démontre toutes ces choses le plus clairement. Vous devez savoir et retenir que l’opération de la volonté est d’une grande importance en médecine. Car celui qui, en lui-même, ne veut pas le bien, mais s’attache à la haine, peut faire qu’il lui advienne, en lui-même, ce qu’il a souhaité de mauvais (imprecatur, ). Car la malédiction existe par la permission de l’esprit. Et il peut advenir que, par ce moyen, les images soient converties maléfquement en maladies () comme en fièvres, épilepsies, apoplexies et autres semblables, si ces images ont été préparées Je la manière susdite. Ne plaisantez pas avec ceci, ô médecins ! Car il faut que vous connaissiez la force de la volonté, sans en excepter la plus minime partie. La volonté est génitrice des esprits de ce genre, avec

  1. Paracelse expose ici la théorie de l’envoûtement.