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DE L’ENTITÉ SPIRITUELLE

(compegit, ) dans cette image. D’où vous devez tenir pour certain que ces esprits combattent entre eux de la même manière que les hommes. C’est pour cette raison que tout ce que tu exiges que supporte celui qui t’a pris ton bien par un vol, lui sera infligé par le fait même, si tu le projettes dans l’effigie formée, et ceci parce que ton esprit contraint l’esprit du voleur, dans cette effigie, de telle sorte qu’il devient alors pour toi un sujet (subjectum) qui doit supporter et souffrir tout ce que tu lui infliges. Mais néanmoins tout ceci ne peut être produit sur les autres hommes qui sont bons et probes, parce que l’esprit du voleur est agité et troublé par la peur (trepidus, ) comme cet homme lui-même ; tandis que l’esprit de l’homme honnête, au contraire, se défend et se protège avec virilité, comme lorsque deux hommes combattent ensemble. Que si le voleur est contraint de revenir au lieu de son vol, ceci advient parce que Ÿon esprit ramène l’esprit de l’autre à ce même lieu où le vol a été commis et ceci par ta volonté. Et si cet esprit est vaincu, il ne peut néanmoins revenir à cet endroit que contraint dans un sujet, c’est-à-dire dans une image ou effigie. Celle-ci n’étant pas présente, alors l’opération se poursuit dans le médium dans lequel cet esprit se trouve. Ainsi l’esprit contraint l’homme de revenir à cet endroit. Car il est nécessaire que tout ce qui s’accomplit par l’esprit soit fait sous l’espèce du sujet dans lequel l’esprit réside (versetur, ), que ce soit une figure ou une effigie, afin que ton esprit enferme (compellat, ) l’esprit d’un autre dans ce sujet ; et alors ce sujet dans lequel l’esprit se trouve, c’est-à-dire l’homme lui-même, est forcé d’accourir et d’exécuter ceci.