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PARACELSE

et, laissant ces trois substances de la nature inexplorées, ont pris une base que leur propre cerveau leur a fournie, suivant leurs fantaisies, et sans aucun témoignage de la lumière de la nature. Ceux-ci n’ont pas pensé qu’il ne peut exister aucun fondement vêéritable, soit des maladies, soit de l’homme, à moins que, par des témoignages nombreux, il ne soit reçu de la lumière de la nature.

Cette lumière est le grand monde. Car ainsi que l’or est éprouvé sept fois par le feu, ainsi le médecin doit être éprouvé sept fois, et plus encore, par le feu, c’est-à-dire que le feu éprouve ces trois substances, qu’il montre pures et nues, propres et simples. C’est pourquoi, lorsque le feu n’est pas employé, rien n’est susceptible d’être éprouvé. Le feu éprouve toutes choses, c’est-à-dire : si l’impur est séparé, les trois substances pures paraissent. Le médecin esi éprouvé de même ; ce n’est pas selon lui-même qu’il est embrasé, mais selon son art théorique et pratique, qu’il est initié et baptisé dans le feu. Car ces choses (les trois principes) ne se présentent pas aux yeux des rustres, et ne se laissent pas aussi facilement saisir. C’est pourquoi le feu est ce qui dévoile l’obscur et le met en lumière. Et c’est de cette manière que la science de la médecine doit être exposée.

Il s’ensuit que Dieu ayant créé la médecine, c’est pourquoi elle consiste dans le feu (). Et ainsi il a créé le médecin afin qu’il naisse du feu. En outre, le médecin existe par la médecine, non par lui-même ; c’est pourquoi il est nécessaire qu’il soutienne l’épreuve (examen) de la nature, laquelle nature est le monde lui-même, et tout ce qu’il contient. Et tout ce que la nature enseigne, il doit le confier à sa sapience, et cependant il ne doit