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LIBER PARAMIRUM

ignorait ce qu’il ferait, et qu’il découvrirait l’art caché, de même le feu enseigne la science et l’art de la médecine. Et cette probation appartient au médecin. Ceci est vrai : Que la partie ignorante (c’est-à-dire ceux qui ne sont pas nés de la nature) ne veuille pas reconnaître son précepteur, mais qu’elle tienne sa propre raison pour la science médicale et se repose dessus, voilà qui doit être appelé, à bon droit : bâtir sur le sable. Tout ce qu’enseigne le feu ne peut être ni compris ni prouvé sans le feu. Car la sapience est de deux sortes. L’une, que nous obtenons de l’expérience ; l’autre, que nous recueillons de notre industrie. La sapience de l’expérience est double à son tour ; l’une est le maître et la base du médecin ; l’autre est l’erreur même et la séduction. La première est celle que l’on reçoit du feu, lorsqu’il exerce l’art vulcanique dans la transmutation, la fixation, l’exaltation, la réduction et la perfection et toutes les autres opérations connexes. Dans cette expérience, ces trois substances sont découvertes, de quelque nature, propriété ou composition que soit tout ce qui est contenu en tout ce monde, par l’université des choses. La seconde (sapience) est celle qui découvre fortuitement quelque chose, sans expérience antérieure. Lorsqu’elle a trouvé une fois une chose véritable, elle n’est pas confirmée dans la certitude que ceci soit toujours exact, afin de pouvoir ajouter toute confiance et s’en servir comme d’une base inébranlable. Cet édifice manque de fondement ; il est construit sur l’erreur qui glose (glossatur, ) par des sophismes fictifs. Celui qui aura pensé ainsi en lui-même : Quelle chose cette expérience t’a-t-elle fait connaître ? Celle-ci. Et qu’as-tu retiré de cette dernière ? Telle autre chose, et ainsi