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LIBER PARAMIRUM

tre humeurs dans l’homme, selon les explications que nous en avons données. Ceci est du domaine de la foi. Or, il a été nécessaire de constituer la médecine, non dans la foi mais dans les yeux. Rien ne persiste dans la foi, hormis les maladies de l’âme et le salut éternel. Or, toute médecine du corps est visible sans aucune foi. Il en est de ces choses de l’erreur (panolethria, ) comme des religions erronées où ce ne sont pas tous ceux qui disent : Seigneur, Seigneur ! qui sont exaucés immédiatement. C’est-àdire si tu n’es pas médecin, et si tu prétends néanmoins exercer la médecine ; si tu présentes ta médication en disant : faites ceci, faites ceci, alors celle-ci réussira encore fort mal. Car la médecine ne t’entend (ou ne t’exauce) pas, et tu n’es pas le vrai pasteur de ces brebis. Celui-ci te répond cependant : Je ne te connais pas. Les malades doivent avoir le médecin qu’ils doivent connaître aussi eux-mêmes. Car c’est à cause de ceux-ci qu’il a été formé. C’est pourquoi celui-là seul qui est appelé, est médecin, c’est pour lui seul que la médecine est produite de la terre. Elle le connaît, elle l’élève (extollit) et l’adjuve[1]. Donc ce fondement subsiste : trois substances doivent être connues et explorées par nous, et ceci, non par notre cerveau, ni par l’audition, mais par l’expérience de la dissolution de la nature et la recherche de ses propriétés. Car l’homme est enseigné par le grand monde (ou macrocosme) et non par l’homme (ou microcosme). Voici la concordance qui fait tout le médecin (quæ medicum integrat, ) : il

  1. Le texte allemand dit : elle l’a choisi ou l’a révoqué ; hat ihn zusetzen unnd zu entsetzen.