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LIBER PARAMIRUM

ces ; savoir, par le soufre : le soufre, parce qu’elles s’accordent ; par le mercure : le mercure, parce qu’elles lui sont semblables ; par le sel : le sel, parce qu’elles sont d’une seule et même opération. Mais bien que celles-ci appartiennent au grand monde (ou macrocosme), on doit les interpréter semblablement dans le petit monde (ou microcosme) ; avec cette différence, cependant, que l’homme a sa matière première dans le limbe (in limbo)[1] qui est le soufre, le mercure et le sel des quatre Eléments, coagulé (congestus ) en un seul homme. Le médecin doit donc savoir que toutes les maladies consistent dans les trois substances, et non dans les quatre éléments. Quant à savoir quelle force nossèdent ces éléments et quels ils sont, ceci ne se rapporte pas à la médecine, à cause des humeurs. Car celles-ci sont des matrices[2]. Ce que le chapitre consacré à ce sujet indiquera amplement. C’est pourquoi, seul, le médecin doit avoir connu et exploré ces trois principes. Car en eux subsistent, à l’état latent, les causes de toutes les maladies. Comme il est vrai que l’homme, pendant qu’il jouit de la vie, ne peut voir en lui ces trois principes, mais qu’ils sont seulement visibles après la destruction, il doit donc appliquer son esprit à connaître ces choses qui se dissolvent et qui, cepen : dant, subsistent dans les hommes dans un état splendide et précieux pendant qu’ils vivent et se maintiennent en bonne santé. Tant que le soufre, ou le mercure, ou le sel, vivent, ils (les hommes) ne sont

  1. Limbus. Suivant Roch le Baillif, c’est le monde universel avec ses quatre éléments.
  2. Dans les exemplaires latins : matrices ; dans le texte allemand matres, imprimé en romain.