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LIBER PARAMIRUM

une humeur matérielle, qui n’apporte point la maladie avec elle, ni n’est jointe à son astre. Car son astre est vraiment la résolution qui le virilise (masculat, ). Car celui-ci (le sel), non moins que l’esprit de Vitriol, de Tartre, d’Alun (Alumen), de Nitre, etc., se manifeste tumultueusement s’il est dissous (resolvitur). Or, d’où vient qu’une telle nature puisse être envoyée aux humeurs, sinon par l’astre ? Or, tous les médecins ont universellement gardé le silence sur ce sujet. Et quand même ils n’auraient jamais commis aucune autre erreur que d’avoir omis l’astre dans toutes les causes et traitements des maladies, cependant il serait plus que certain, d’après cette seule chose, qu’ils auraient construit leur édifice sur le sable et sur la mousse. Sachez donc qu’il existe beaucoup de sels. Les uns sont les chaux ; les autres les cendres. D’autres sont arsenicaux, d’autres antimonieux (antimonicalia) ; d’autres marcassitiques[1], et autres semblables, qui tous provoquent et engendrent (selon que le corps esi plus ou moins sel, ou selon le corps du sel) des maladies particulières[2], qui, ensuite, prennent chacune un nom et une nature propres.

  1. Margasitisch, Margassitica. Le premier traducteur a dit : Magnes. Suivant Roch le Baillif, c’est une minière très imprégnée de soufre rouge. Castelli ajoute que c’est une matière métallique qui n’est pas mûre ; il en est d’or, d’étain, de fer, de plomb et de cuivre ; on les appelle aussi pyrites ou lapis luminis, pyrsotocus lapis ærarius, la marcassita plumbea est l’antimoine ; la marcassita alba est le bismuth. La chimie moderne a restreint ce nom à une pyrite de fer dite : pyrite blanche, ou fer sulfuré blanc, ou bisulfure de fer, FeS2, différant de la pyrite ordinaire par sa cristallisation, d’après le système orthorhombique.
  2. Le texte allemand dit plus exactement : qui naissent (s’évadent, entspringen) et prennent l’existence dans chaque maladie.