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PARACELSE

Comprenez qu’il en est de même du Mercure. Celui-ci seul n’est pas viril par lui-même, à moins que l’astre du Soleil ne le sublime. Autrement il ne monte pas. Les préparations de celui-ci sont véritablement très nombreuses ; mais il n’a seulement qu’un corps. Le corps de celui-ci n’est pas comme le soufre ou le sel qui ont plusieurs corps, ce qui donne plusieurs sels et plusieurs soufres. Celui-ci est seulement un corps unique, que, cependant, l’astre lui-même change en diverses natures. D’où plusieurs maladies sont engendrées par celui-ci. C’est pourquoi, de l’astre provient sa nature masculine, de laquelle il est conduit à provoquer des maladies. Si toutes les maladies sont contenues en ces trois choses, sous leurs nom et titre particuliers, sachez donc qu’au soufre il faut ramener ce qui est sulfureux, afin que ceci brûle. Et ce qui est mercuriel doit ‘tre réduit en une sublimation si ceci est apte à la supporter. Et ce qui est sel doit être réduit en sel autant qu’il lui est possible. Ici donc sont contenues toutes les causes générales des maladies, comme nous les avons exprimées plus haut.

En ceci consiste donc ce que nous avons dit précédemment, savoir que l’homme a été placé parmi trois choses, et que ces trois choses ont un corps intermédiaire, c’est-à-dire le corps vivant. Car avant cette vie est la première matière ; après elle, la matière ultime. Et il existe un intermédiaire entre la première et la dernière ; et c’est précisément ce pourquoi le médecin et la médecine ont été créés. De plus, bien que le corps intermédiaire soit la tête, néanmoins il n’est pas le subjectum ; ce sont ces trois seules substances : la vie séparée (seposita), l’essence,