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PARACELSE

Alors il trouvera quelle est la substance qui engendre la maladie. Et s’il réduit véritablement toutes choses, alors il aura la connaissance de toutes les maladies. Si, au contraire, il ne connaît que celles de sa région, il ne peut être médecin d’aucun malade étranger. Car il n’est médecin que des maladies qu’il connait, non de celles qu’il ne connaît pas. C’est pourquoi il ne doit pas souffrir d’être séduit, soit par les Arabes, ou les Barbares ou les Chaldéens, comme nous ne le souffrons pas nous-même. Qu’il ne croie en un autre qu’autant que celui-ci a été éprouvé lui-même dans le feu. Car ce n’est pas de la médecine, de croire en ce qui n’a pas été éprouvé par le feu. Car c’est par le feu que naît le médecin, comme nous l’avons dit. Apprends donc l’Alchimie qui, autrement, est appelée Spagyrie. Celle-ci enseigne à discerner le faux du vrai. Elle est aussi la lumière de la nature, grâce à laquelle on peut faire la preuve en toutes choses, et l’on peut marcher dans la lumière. Et c’est par cette lumière de la nature que nous devons savoir et discourir, et non par la fantaisie, de laquelle rien ne peut

    mie ; et le secte des Spagyristes, qui prit naissance au XVIe siècle, et dont les adeptes quoique censurés par la Faculté de Paris, furent pensionnés par tous les Rois de France, depuis Henri IV jusqu’à Louis XVI, opposait la médecine chimique minérale, ou iatro-chimie, à la médecine végétaie des siècles précédents. On a vu, en effet dans les deux termes constitutifs de ce mot, les deux opérations principales de la chimie : Analyse et Synthèse. Néanmoins, dans la pensée de Paracelse, il avait un sens plus élevé et signiflait l’art de séparer des corps le ferment purissime, qui est le principe actif de tout médicament, et qui, seul, doit être employé, à l’exclusion du fécès, inactif, indigeste, voir nuisible au milieu duquel il stagne. Ce que d’autres alchimistes ont exprimé par : Solve et Coagula.