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LIBER PARAMIRUM

dies soient connues, trois livres suivront pour l’explication des trois points susdits, dans lesquels seront expliquées toutes ces maladies qui, par elles-mêmes, par nous et par la fin du temps, adviennent, et ce qui les produit.

Par ce qui précède, il a été établi que si le médecin avait voulu connaître l’homme et découvrir ses maladies, il eût été nécessaire qu’il découvrit lui-même les maladies de l’universalité des choses, que la nature souffre dans le grand monde (ou macrocosme). C’est pourquoi l’homme souffre, comme nous le voyons ; telle chose souffre dans tel genre, telle autre dans tel autre genre ; mais tout souffre dans l’homme. Car si celui-ci a été formé de la totalité du limbe, il a donc été formé certainement à cette fin qu’il comporte et entraîne avec lui tous les biens et tous les maux. C’est pourquoi il a été établi par Dieu un intermédiaire (medium, ) afin que nous ne suivions pas ceux-ci ni ceux-là, suivant la mesure et l’ordre qui ont été préfigurés (præfiguratus est, , représenté) dès le commencement. Si ces maladies sont étrangères, le médecin doit aussi les étudier d’une manière étrangère, et appliquer ou prendre les concordances (sumere concordantias, ) en préparant et en sëparant les maladies des choses visibles, et réduire leurs corps par l’art spagyrique[1] en l’ultime matière.

  1. Spagyria, de σπάω, tirer, extraire, séparer, et ἀγείρω, assembler. Ce terme est moderne ; et quoique l’Amaltheum Castello Brunonianum le donne en grec, σπαγειρία, il est inconnu des Grecs, et ne figure pas dans le Glossarium mediae et infimae Græcitatis de Du Cange. Paracelse paraît l’avoir employé le premier ; on croit pourtant qu’il l’aurait emprunté à Basile Valentin. Tous les auteurs le font synonyme d’Alchi-