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PARACELSE

que tout le corps ne comporte pas quatre complexions telles qu’elles sont dans l’homme, parce qu’elles sont des espèces. Dans aucune espèce ne se trouve la complexion, mais la nature de sa substance. Or, la nature n’est pas une complexion, car si je dis : ceci est chaud, je n’indique pas la complexion de cette chose ; la nature de cette chose possède ceci de sa substance, comme les couleurs. Ceci n’engendre ni la maladie, ni la santé ; il importe donc que chaque chose soit chaude ou froide, etc., dans sa nature. Ceci vraiment n’appartient en rien au corps vivant. Et ensuite ce qu’on a coutume de dire : que les mœurs, le naturel, les manières et les coutumes proviennent de la complexion, ceci est faux. Car ces choses proviennent de l’astre et non des complexions. Ce n’est pas la Bile qui excite la colère, mais Mars. Il s’ensuit de ceci que la bile peut se répandre ou s’épancher comme un ventricule () trop plein de boisson. Alors c’est Mars qui épanche la bile. Quelle est la nature de ces choses ? L’examen en appartient à l’astronome, non au médecin, et celui-ci n’a pas à s’en souvenir. C’est pourquoi celui qui ne possède pas parfaitement les principes et les accessoires de son art, peut être facilement précipité dans l’erreur. De tout ceci, comprenez donc que vous jugez à tort que les complexions sont soumises au médecin, ou qu’elles sont les matières ou les causes des maladies. Car les choses de ce genre sont attribuées[1] à la

    appliquent ces complexions aux maladies elles-mêmes. » Le texte allemand n’est pas très explicite, et celui des deux versions latines l’est encore moins.

  1. Sind dem Leben eingebildet. Ce dernier terme a été rendu par asscribuntur, dans la première version latine, par insitae sunt, dans la seconde.