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PARACELSE

brillante, bien colorée ; en quoi ceci concerne-t-il le médecin ? En rien. Ainsi les complexions ne le concernent pas davantage. Car elles sont les vêtements de la nature et elles ornent celle-ci, et ne doivent nullement être examinées par le médecin. Si tu veux absolument savoir ce que constitue la chaleur seule, ou le froid seul, ou l’humidité seule, ou la siccité seule, alors représente-toi ce que constitue une chose qui est seule. Cette chose est sans vie, et elle a abandonné la vie. C’est pourquoi la maladie est déjà présente. Et, de plus, les corps sont embrasés par les astres ; autrement ils ne seraient pas malades. Les astres provoquent les guerres intestines. Donc si le corps est embrasé, c’est qu’une chose seulement lenvahit (invadit, ) et non deux. Car il est dirigé (conjicitur, ) vers la cnaleur ou vers le froid ou vers l’humeur ou vers la siccité. Or, dans quelque chose qu’il soit dirigé, le médecin doit le peser et l’examiner attentivement. Mais ceci sera plus compréhensible par un exemple. Quelqu’un inflige à une autre personne une blessure ou une bosse (), ou bien lui coupe un pied, etc. Or, certes, ce coup (ictus, ) n’est, par lui-même, ni chaud, ni froid, ni humide, ni sec ; mais c’est un coup. Comprends donc que le commencement est semblable pour toutes les maladies, et qu’elles se produisent ainsi. Or, si une maladie se produit à l’intérieur du corps, n’est-ce pas autre chose qu’une blessure (interne), dans laquelle ni la chaleur, ni le froid, ni l’humidité, ni la siccité ne doivent être considérés. C’est pourquoi l’art véritable et naturel (genuina, ) consiste à incarner (). Que les choses incarnatives soient chaudes ou froides, humides ou sèches, cela t’importe peu. Si elles sont