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LIBER PARAMIRUM

ceci suivant notre manière habituelle d’agir, mais suivant la médecine parfaite, qui consiste dans le bon ordre, comme ce que nos yeux nous montrent pour l’eau et le feu. Ainsi donc il faut que nous ouvrions nos yeux vers l’art, afin que nous distinguions médicinalement et ignifiquement les choses que le rustre voit sous leur aspect extérieur. C’est sur ce fondement que nous nous efforçons de commencer le traitement médical. C’est pourquoi nous devons, avec raison, nous séparer des complexions et des quatre humeurs. Car celles-ci ne doivent point du tout être considérées, ce qu’ont fait ceux qui ont enveloppé la médecine de tant d’obscurités. Ce qui est vrai, c’est qu’il faut qu’une maladie soit chaude ou froide. Car quelle est celle qui existe sans couleurs ? Aucune ne peut être sans celles-ci. Et cependant celles-ci ne sont pas autre chose que des signes, et point du tout des maladies. Celui qui prend les signes pour la matière même, celui-là se trompe. Qu’y a-t-il, là où le front brûle, où la tête est enflammée, avec tout le corps, où les urines sont rouges, où le pouls est rapide, où le foie est desséché, et en ce qui est semblable à ceci ? Or, ces choses indiquent certainement les maladies, mais n’en sont pas la matière même. Car elles sont autre chose que la matière et imitent la maladie elle-même. Ainsi, dans la colique provenant de la constipation ne ressent-on pas des coliques violentes, de l’inflammation, de la paralysie, de la soif, des vomissements et autres semblables ? Cependant ce ne sont nullement ces affections qui te tiennent et te font souffrir. Si tu viens à être délivré de la constipation, alors tous les autres accidents s’évanouissent immédiatement. Considère le calcul et quels symptômes il apporte avec lui. Veux-tu les faire disparaître ? Fais