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PARACELSE

disparaître la pierre. Tu ne l’enlèveras ni par le chaud, ni par le froid, et sans égard à la complexion ou aux humeurs ; tu ne l’enlèveras que par le couteau. Et que ces documents soient tenus par vous pour certains, non seulement pour ceci mais pour toutes les maladies. Que le couteau soit l’arcane de la pierre. Ainsi donc connais les arcanes et quels ils doivent être. Je dis que celui qui pense que les choses froides doivent combattre les chaudes, et les humides doivent combattre les sèches, celui-là ne comprend pas la nature de la maladie. Car, considérons la folie (mania). Est-il quelque chose qui la soulage, sinon la rupture de la veine ? Car ceci la rappelle à la santé. Donc l’arcane de celle-ci n’est ni le camphre, ni le nénufar, ni la sauge, ni la marjolaine[1], ni les clystères, ni les rafraichissements (infrigidantia), ni ceci ni cela, mais seulement la saignée (phlebotomia). Or, ce qui est vrai pour la folie est également vrai pour les autres maladies. Il n’y aura pas d’autre loi pour celles-ci. Et si quelqu’un, voulant parler d’un homme sain, dit qu’il est mélancolique, il emploie encore un terme faux. Car la lumière de la nature ne sait pas ce qu’est la mélancolie. Si tu disais : Celui-ci est, par ses mœurs, Saturnien ou Lunatique, tu parlerais convenablement. Car nos mœurs et les propriétés des natures sont vraiment formées par les astres, et la mélancolie n’est pas introduite dans le corps par les astres. Donc si elle ne provient pas des astres, elle ne sera pas admise en médecine, ni adoptée comme la colonne qui soutiendra le poids de la profession. Si son siège est dans la Rate, nous savons que la rate

  1. Majorana. Le nom, plus usité, de cette plante, est Amaracus ou Origanum. (Genista tinctoria Linnæus.)