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PARACELSE

ni à la sécheresse de la terre, et il n’est rien par lui-même. Ici il est nécessaire que tous les quatre éléments soient réunis. Nous en dirons autant de l’Eau, de l’Air, du Feu[1]. À la manière dont vous dissertez de ceux-ci, il est manifeste que ces éléments n’ont jamais été connus de vous. Et si vous les aviez compris véritablement, alors certainement vous auriez partagé le microcosme plus intelligemment, tandis que vous l’expliquez d’une manière assez grossière.

CHAPITRE V


Maintenant, puisque l’ultime matière démontre que toutes les choses consistent en trois substances, qui sont elle-mêmes le vrai sujet du médecin, le corps intermédiaire (corpus medium, ), en réalité, n’est semblable en rien à celui-ci, à cause d’une admirable construction (fabrica) et perversion[2]. Cependant cette mutation ou perversion n’est autre chose que ce que fait le peintre, qui trace une image sur un mur ou l’exprime par une statue de bois. Nul n’y voit du bois, mais chacun perçoit, au contraire, une image élégante. Cependant une simple éponge mouillée enlève, par un léger frottement, tout ce que le peintre avait ajouté de sa propre industrie. Or, la vie est exactement semblable. Une fois sculptés par Dieu et agglutinés (congesti, ) en trois substances, nous sommes ensuite illuminés par la vie, qui nous accorde

  1. La seconde version latine dit à tort : de la Terre.
  2. Parce qu’il est puissamment construit et transmué, gewaltig wirdt es geschmidet unnd werkert.