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LIBER PARAMIRUM

dance), à celui qui ne serait empêché (impeditus, troublé) par aucune misère ! Prêtez attention à ceci. Toute chose qui est salutaire pour la matrice a l’anatomie de la matrice ; et quelles que soient les maladies qu’elle ressent, la même anatomie est contenue en celles-ci. C’est pourquoi, avec très juste raison, l’anatomie, tant des maladies que des autres choses naturelles, devrait être faite. De même que Dieu est connu par ses œuvres immenses, nous devons conclure que tant d’images diverses n’existent à l’intérieur de nous que pour cette cause unique, pour laquelle également existent les effigies admirables des maladies. Et celui qui connaît l’anatomie des maladies de la rose doit se réjouir profondément à son aspect, de ce que Dieu aura exibé à ses yeux une telle médecine, et qu’il le regarde avec tant de bienveillance et l’aide aussi efficacement et aussi promptement. Nous devons en juger de même des lys, de la lavande, et de toutes les autres (plantes). Mais que sont les couleurs ? Rien, sinon une pâture (pabulum, ) pour les yeux extérieurs. Les maladies peuvent vraiment s’accorder avec celles-ci si elles se réduisent (abeant, ) dans leur ultime matière. Ceci peut être comparé avec le goût. Car qu’est celui-ci, sinon une partie de l’anatomie ? qui ne désigne pas autre chose que la concordance de la similitude. À quoi fait suite maintenant la distribution de ce goût dans le corps de tous les membres, de telle sorte que le doux soit joint à sa partie douce, l’amer à l’amer, ainsi que les degrés de douceur, d’acidité, d’amertume, le comportent. Quel est celui qui voudrait chercher la médication du foie dans la Gentiane, l’Agaric ou la Coloquinte ? Aucun des médecins. Qui donc cherche la médication de la bile dans