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LIBER PARAMIRUM

tière peccante qui en est la cause. Or, les signes sont donnés afin seulement que le corps et la substance soient dénotés par eux. Celui qui apporte pêle-mêle les signes et les causes, celui-là erre dans toute la pratique. Nombreux vraiment sont les corps et les espèces, qui réchauffent ou refroidissent. C’est pourquoi le nom de fièvre est faux, mais non pas celui de nitre. D’après celui-ci, la fièvre procède du principe des humeurs, duquel elle ne devait cependant pas procéder. Cependant les noms devraient être imposés avec plus de justesse d’après la méthode de guérison ; comme le mal caduc : viridellus morbus. Car cette espèce de mal caduc est guérie par Viridellus[1].

  1. Viridellus. C’est la seule fois que ce mot figure dans les œuvres de Paracelse. Ni Gérard Dorn, ni Toxites, n’en donnent l’explication. Roch le Baillif (Demosterion, Rennes, 1578) dit seulement : In veridello analepsiæ cura invenitur, qu’il traduit : Au viridelle se trouve la cure de Analepsie (Aph. XXVI). Mais ceci ne nous donne aucun éclaircissement sur la nature de cette substance. Castelli (Lexicon Medicum) dit que ce mot a deux significations, et qu’il s’applique à l’Épilepsie, suivant Paracelse, et au Vitriol, suivant Hartmann. Or, voici le passage d’Hartmann (Praxis chymiatrica, Lipsiae Grossi, 1633, in-4o, p. 194) ; Sunt specifica (pour la lèpre), inter quæ excellit Viridellus vulgaris (@) cujus quidem prœparatio est nulla. Or, ce terme vitriol vulgaire signifie l’huile de vitriol ou acide vitriolique, actuellement le SO4H2, ce qui ne iustifie nullement l’expression viridellus. Il existait, en outre, trois sortes de vitriol ; le vitriol blanc (sulfate de zinc), le vitriol bleu (sulfate de cuivre) et le vitriol vert (sulfate de fer). Ce dernier pourrait bien être Viridellus ; ce mot, d’ailleurs, suivant une observation que le Dr Gallavardin nous a communiquée, aurait pu donner naissance au mot verdet, qui désigne l’acétate de cuivre. Ajoutons, enfin, pour être complet, que deux paracelsistes, David de Planis-Campy et Du Chesne, ont préconisé l’emploi du gui, dans l’épilepsie, lequel a la propriété de rester toujours vert.