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PARACELSE

S’ils ne font pas ceci avec le discernement (discrimen) ()[1] prescrit, alors l’erreur est introduite. Car l’anatomie observe ces intervalles. Ne sois pas étonné de ce que tes yeux rustiques ( ) ne te montrent pas ces choses.Car le corps moyen (medium corpus) obténèbre ces yeux. Mais pour cette raison, c’est là que se trouve la science sur laquelle doit s’appuyer le médecin. Elle révèle plus à celui-ci qu’au rustique. Car si elle ne veut pas que beaucoup de choses soient connues ni vues du rustique, il est évident que celui-ci n’est pas créé pour la médecine ni appelé à elle. Le rustique n’a pas été élu pour celle-ci ; mais le médecin est vraiment élu. C’est à cause de la science dans laquelle le médecin doit être puissant. Car celui-là est médecin, qui révèle publiquement les miracles de Dieu. S’il est présent, alors dans ce but, il lui est permis d’user de ceux-ci droitement, non perversement ; en toute vérité, et non faussement. Car quelle est la chose cachée dans la mer () qu’il ne doive pas révéler ? Aucune. Quelle est la chose qui se trouve dans la mer et qui ne doit pas être découverte par lui ? Aucune. Il doit produire (ceci) en lumière non seulement de (ex) la mer, mais encore de la terre, de l’eau, du firmament, c’est-à-dire du feu[2], afin que tous voient les merveilles de Dieu, pourquoi elles sont, et ce qu’elles présagent. Or, parce que toutes choses ne sont pas expliquées, ceci est un signe que cette intellection, qui était requise, fait défaut. Quelle est, en vérité, la cause de ce qu’une profession d’aussi grande sottise et

  1. La première traduction latine dit : distinctio.
  2. C’est-à-dire ce qui s’y trouve caché. Le texte allemand dit im Meer, etc., dans la mer, etc.