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LIBER PARAMIRUM

terne. Qui ne mange pas ne croit pas ; qui ne mange pas ne vit pas. Or, si celui qui s’accroît, s’accroit par la nourriture et qu’en celle-ci réside l’artisan de la forme, qui façonne sa forme ; et s’il a une forme sans laquelle il ne peut rien, il s’ensuit de là que l’aliment contient en soi la forme de l’image sculptée, dans laquelle celui-ci se résout, et qu’il augmente et amplifie. La pluie possède l’arbre en soi, de même que le suc (liquor) de la terre. La pluie est sa boisson ; la liqueur de la terre sa nourriture, par lesquels il croît. Or, qu’est-ce qui croît ici ? Rien, sinon qu’il est ajouté autant en accroissement à l’arbre, qu’il est formé d’écorce et de bois, de la pluie et de la liqueur terrestre. Le formateur et le modeleur (plastes, ) est lui-même dans la semence ; le bois, l’écorce, etc., sont dans la liqueur et la pluie. Cet artisan, existant dans le bois, peut, de ces deux choses, former du bois. Il en est de même pour les herbes. La semence n’est rien ; elle possède seulement en elle le principe dans lequel se trouvent la forme, l’artisan, la nature et la propriété. Si elle doit croître, alors la pluie, la liqueur et autres choses produisent l’herbe. C’est pourquoi, en elle se trouvent les tiges, les feuilles et les fleurs.

Ainsi toute forme est extérieurement dans l’aliment de toutes les choses qui s’accroissent. Et si nous sommes abandonnés de celle-ci, nous ne croissons jamais, mais nous mourons dans une forme flétrie (deserta, , abandonnée). Si nous nous acheminons vers un plein accroissement, il est nécessaire que cette forme soit conservée afin qu’elle ne fasse pas défaut. Car il existe en nous une certaine essence, semblable au feu. C’est de cette essence que se repaissent notre forme et notre image. Donc si