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PARACELSE

soient détournées (avertantur). Ainsi, tout ce que nous sommes, ceci est également externe[1]. Et bien que ceci ne soit pas vraiment figuré (effigiatum, ) ainsi, cependant, la semence (seminarium, ) est présente, c’est-à-dire le corps, et il est représenté (effingitur) en nous (intra nos, ) tel qu’il est, de même que la semence est un arbre, mais qui est achevé dans la terre. De même le ventricule est le sculpteur de celui-ci (le corps), et qui le façonne visiblement, quoiqu’il soit lui-même invisible. Selon quoi toutes les maladies possèdent alors leurs images ; et chaque image a, en outre, sa médecine constituée par Dieu, et dont l’anatomie existe, semblable à celle de la maladie. Sur tout ceci, méditez donc cet exemple, tiré de la nourriture.

Tout ce qui, pour nous, est un aliment, est lui-même ce que nous sommes. Et de même que nous nous mangeons nous-mêmes, telle est également la médecine, en considération de la différence spécifique de sa maladie. Et ce qui se sépare, par la santé, ceci même replace ce membre dans son membre. Que ceci ne te paraïisse pas si extraordinaire. La raison en est celle-ci : L’arbre qui croît dans le champ n’aurait pas été arbre s’il n’eût eu l’aliment qui lui convenait. Qu’est-ce que l’aliment ? Ce n’est pas le remplissage ni l’engraissement, mais la restitution de la forme. Qu’est-ce que la faim ? L’indication de l’approche de la mort dans la destruction des membres. Car la forme a été sculptée par Dieu lui-même, dans l’utérus maternel. Cette sculpture permane en forme d’image. Or, elle périt et meurt sans apposition de forme ex-

  1. C’est-à-dire toute chose invisible possède une signature extérieure.