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LIBER PARAMIRUM

de la même manière que les arbres. Il est, sous le rapport du fruit, une créature différente. Sachez ici que toutes choses vivent pour la conservation de leur forme, et que c’est à cause de la destruction de celleci qu’elles ressentent la faim et la soif, de telle sorte que, par celles-ci, l’image se trouve restaurée et renouvelée. Ce n’est pas autrement que vous voyez l’embonpoint et la graisse s’accroître par l’aliment. Si celui-ci n’est pas donné, alors la partie de l’image est anéantie. De même pour la partie de l’autre. Bien qu’il ait été établi que, par le défaut de nutrition parvenant aux parties principales, la mort subite s’y introduise. Car la vie ne reste pas, lorsque l’image intérieure de tout le corps fait défaut. Ainsi les hommes croissent par les hommes ; c’est-à-dire l’aliment est l’homme et il restaure (reddit, ) l’homme, c’est-à-dire son image. Ainsi nous mangeons notre substance (littéralement, le nous-même, uns ). Et si nous ne mangions pas ce nous-même, de cette manière, alors notre corps s’évanouirait ainsi que la vie moyenne (vita media, ) et tout ce qui est en nous. De cette manière, il y a donc deux hommes : le visible et l’invisible. Le visible est double, savoir selon le corps et l’âme. L’invisible est simple, c’est-à-dire selon le corps. Voici un exemple de ceci : Lorsque, devant nous, se trouve un morceau de bois, un statuaire peut, de celui-ci, sculpter une image en retranchant ce qui doit être retranché. Ainsi, dans le bois, se trouve donc cachée une statue, qui, de prime abord, n’apparaît pas telle[1]. Ainsi l’aliment a l’homme en soi, puisque,

  1. Le second traducteur latin substitue à in dem Holtz, in homine.