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PARACELSE

dans le corps, il se répand dans les membres. Il ne subsiste pas comme dans une seule partie ; mais il est élaboré avec grande industrie (artificiosissime) (). Car le suprême ciseleur (cœælator) a formé l’homme, c’est-à-dire a disposé les membres, jusqu’aux dernières extrémités de l’homme. Donc, si nous savons que nous nous mangeons et nous nous buvons nous-mêmes et que tout arbre également, et toute créature vivante se mange également, il faut ensuite connaître ce que l’on peut déduire de ceci, par rapport à la médecine, ce que nous dirons ensuite. Et bien que nous ne mangions jamais d’os, de veines, de ligaments et rarement de cerveau, de cœur, de pancréas et d’intestins (omentum, tunique intestinale)[1], sachez cependant que l’os n’engendre pas l’os, ni le cerveau n’engendre le cerveau ; mais le bol alimentaire, quel qu’il soit, est tout ceci en même temps. Si la forme se trouve ici invisiblement, l’os s’y trouvera certainement. Le pain est du sang. Qui voit ceci ? Il est de la graisse (). Qui le distingue ? Qui s’en aperçoit au toucher ? Il est du lard (lardum, ). Personne, cependant, ne le sent ni ne le voit. Et cependant tout ceci est engendré de lui ; donc un artisan industrieux opère dans le ventricule.Celui qui peut, au moyen du Soufre, fabriquer du fer, lequel est du soufre, celui-là quotidiennement est présent, et fabrique quotidiennement à l’homme, ce par quoi il l’a formé. De même si, du Sel, il peut engendrer le diamant, du Mercure l’or, il pourra ceci également dans l’homme. Car il prend beaucoup plus soin de l’homme que des autres cho-

  1. L’expression Schmär a été rendue avec plus l’exactitude par pinguedo, dans la première traduction.