qu’est le corps, ceci a été découvert parfaitement au médecin. Celui qui forme le corps dans l’utérus maternel, celui-là même le forme aussi dans le ventricule. Car de même que cet architecte s’applique sans cesse à son œuvre, de telle sorte qu’il ne fait pas autre chose ensuite que raccommoder et corriger ce qui est fait, c’est-à-dire conserver cette forme qui, tel jour ou tel autre, est diminuée, déformée ou brisée et est détériorée, soit d’une façon, soit d’une autre ; de même toutes ces choses se remarquent, de nombreuses manières, dans les corps, soit sains soit malades. Car la santé demande autant à être conservée dans son intégrité et perfection, que la maladie demande à être guérie.
Il est évident, par tout ceci, que, pour cette raison, nous avons deux corps, qui ne sont vraiment qu’un corps ; mais ils sont créés suivant un mode double : suivant la semence et suivant l’aliment ; et ce corps alimentaire est semblable au corps spermatique. D’où il nous est utile de connaître que, aussitôt que nous sommes sortis (elidimur, ) de l’utérus maternel[1] et même en lui, nous vivons par la seule grâce et miséricorde de Dieu, et nous entretenons (producamus, ) notre corps (non de l’utérus maternel) au moyen de l’aliment. Car nous recevons, suivant la justice, un corps de notre père et de notre mère. Celui-ci, afin qu’il ne périsse et ne meure, nous le soutenons suivant la grâce, par la
- ↑ Littéralement corps maternel (Mutter Leib). Et même en lui, n’a pas été rendu par le traducteur latin, qui a dû y voir un contre-sens. Cependant, le fœtus en gestation se nourrit même de l’aliment par l’intermédiaire de la mère. Il n’y a que le sperme seul qui ne se nourrisse pas.