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PARACELSE

conjointes cependant en une semence. De même dans l’homme. Celui-ci est, dès le principe, une semence dont le sperme est l’écorce}[1]. Personne n’a jamais vu cette semence, à cause de sa petitesse et de sa subtilité. Or, de la semence sont engendrés les hommes. Que si la génération commence, alors ces trois choses croissent, chacune mélangée (permixta) et unie en sa nature, dans un corps, non dans trois ; de même que l’homme croît ou décline (abit)[2] en os, en chair et en sang. Et, bien que composé de ces trois choses, il croît cependant comme un être unique. Ainsi ces trois choses constituent un seul corps ; et elles sont elles-mêmes invisibles en celui-ci. Ainsi donc ces trois substances croissent, mélangées (permixta, ) dans l’unité, et conjointes pendant toute la durée de celle-ci (ad suum usque tempus), comme un arbre qui croît d’abord dans la moëlle. Cette moëlle est une substance triple, mais un seul bois}[3]. Et qu’il y ait en celui-ci trois substances, c’est ce que démontrent l’Art, la Nature et la Mort, par lesquels chaque chose est séparée, et mise à part comme elle le doit être. Donc, tenez comme principe de ces choses, qu’elles s’unissent entre elles[4], et ne sont qu’une seule chose, et

  1. Écorce ou conque. Le texte allemand donne deux expressions : Schalen ou Schelffen. Le premier traducteur latin a mieux rendu : cortex seu concha.
  2. Ce terme n’est pas dans le texte allemand, qui dit seulement : wechst.
  3. Qui se résout (gehendts) en un seul corps, ajoute le texte allemand.
  4. En allemand : Qu’elles croissent entrelacées, sie ineinander wachsen. Le premier traducteur latin a dit : crescendo misceantur.