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LIBER PARAMIRUM

détourne aussi les maladies. Et lorsque cette chaleur céleste naît de cette manière, c’est un indice que le souffle (aura, ) boréal est fermé (occludi, ). Si celui-ci était ouvert, alors le tempérament convenable reviendrait.

Pour ce qui est de la chaleur de l’homme, sachez donc d’où elle tire son origine. En lui existent toutes choses céiestes, terrestres, aquatiques et aériennes. Or si toutes ces choses sont unies par un tempérament (contemperatio, ) convenable, alors, dans le corps, ni le froid ni la chaleur ne dominent. Or, il importe qu’une certaine chaleur soit présente ici, plus grande que celle-ci ; c’est celle qui s’élève du ventricule () et réchauffe le corps[1] . Touchant le ventricule, sachez que la chaleur qu’il possède est extrêmement efficace ; elle cuit et digère puissamment, et n’est pas beaucoup différente du feu externe. Or, celui-ci n’est pas seul, en vérité ; mais tout membre a en soi un ventricule de ce genre. C’est pourquoi le feu habite en tout membre, quel qu’il soit, et c’est le feu de la digestion. Et, de ce corps, afflue une chaleur[2] perpétuelle, et non des Eléments mémes existants dans le corps, ou semblables à ceuxci. Et ceci est la chaleur prééminente, que produit la digestion. Et plus l’opération de la digestion est véhémente, plus la chaleur est intense ; et, par contre, plus la digestion est légère, plus l’homme est froid. Et cette chaleur est la cause des couleurs, qu’elle manifeste tandis qu’elles subsistent intérieurement à

  1. Le premier traducteur latin paraît n’avoir pas compris ce passage ; il a dit : une autre chaleur surpasse celle qui naît de l’estomac, etc.
  2. Hitz. Le texte latin dit : feu.