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PARACELSE

l’état latent, savoir, en provoquant (bervegt)[1] le mercure[2] à fleurir (efflorescat ). Or, selon cette efflorescence, qui oserait dire ; « ceci est sanguin », tandis que ces fleurs sont suscitées ‘ par le seul feu de la digestion ? De même les autres couleurs, pareillement, sont produites par la chaleur quotidienne, lesquelles sont différentes dans l’âge mûr, et différentes aussi dans la vieillesse. Mais cellesci (objectera-t-on), sont des complexions. Or, ceux qui ont dit, en considérant celles-ci : « la jeunesse est sanguine, l’âge mûr est colérique, phlegmatique, mélancholique, etc. », ont oublié la chaleur de la digestion et de la matière de ces trois substances, selon leur excellence. Car, de même que tout arbre a ses fleurs, de même l’homme a les siennes. Lesquelles fleurs ils appellent complexions, ce qui est un précepte erroné.

Tenez donc pour certain, au sujet de celles-ci, qu’il en est de même dans la nature des choses qui croissent dans le monde. Donc elles ne sont pas des grades[3], mais des espèces. Celles-ci adviennent donc spécifiquement (specietenus, ), et non graduellement[4]. Car toutes les choses étrangères ne retiennent pas du tout ce grade, que Platearius[5]

  1. La version de Palthenius dit : evomendo (!) probablement pour emovendo. Bitiskius a consciencieusement recopié l’erreur.
  2. Huser, Paithenius et Bitiskius disent Mercurium, mais le traducteur latin de 1570 dit : Microcosmum (!)
  3. Gradus : correspond à notre expression : genre.
  4. Le premier traducteur latin dit : elles se distinguent donc en certaines espèces, et non en genres.
  5. Peut-être faut-il lire ici : Plateanus, naturaliste originaire du Brabant, qui se fixa en Allemagne au commencement du