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LIBER PARAMIRUM

ticuliers. Ainsi naissent les maladies (de même que Lucifer s’élève dans ie ciel, c’est-à-dire par son propre orgueil, qui excite ensuite toutes les guerres intestines), lorsque le mercure, par sa liqueur, qui est vraiment grande et admirable, s’élève lui-même. Car Dieu l’a créé lui-même au-dessus de toutes les merveilles. Si celui-ci monte, et ne se tient (persistit ) pas dans son rang (gradus, ), alors il est le principe de la discordance. Il en est de même pour le Soufre et le Sel. Car, si le sel se sépare lui-même et se présente séparément, qu’est-il, sinon une chose qui dévore (), et où son orgueil (fastus, ) domine partout où il ronge et dévore ? C’est de ce rongement (rosio, ), que sont engendrées les ulcérations, le cancer, la gangrène, etc. Or, si le Sel s’était tenu en son lieu de résidence propre, l’homme n’aurait jamais eu, en aucun temps, d’ulcérations () dans son corps. Et si le soufre s’enfle d’ambition, alors le corps se liquéfie, absolument comme la neige au soleil. De même que le mercure est si subtil (), qu’il s’avance et monte, de telle sorte qu’il provoque une mort imprévue et subite chaque fois qu’étant trop subtil, il se porte lui-même hors de ses grades. De même il[1] a été constitué par la raison[2], de telle sorte qu’il se tienne à son rang, sans orgueil (fastus, ), de même que la nature accomplit son office sans orgueil. Autant de té-

  1. Es. La version de Palthenius remplace ici plusieurs fois ce mot par n, attribuant ainsi tout ce que dit Paracelse à un autre principe qui n’est pas nommé.
  2. Vernunfft. Palthenius dit : natura.