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LIBER PARAMIRUM

la mort ne se soit introduite que par une certaine partie seulement, alors la médecine s’ajoute comme auxiliaire à la nature, et restitue celle-ci dans son intégrité. Ainsi tout ce que ronge le sel est guéri par la consoude ; et tout ce que le soufre détruit par sa dissolution, le safran le restaure cependant et le rétablit ; et ce que le mercure a trop rendu subtil (subtiliavit, ), l’or le rend plus consistant (ingrossal, ). Et ceci vient en aide à la nature. De même que tout royaume, en vérité, ne peut être occupé sans un dommage manifeste et irréparable, de même la chair qui a été rongée par le sel est restaurée imparfaitement et ne peut, une fois le dommage reçu, être aussi bien réparée qu’auparavant. Et ainsi des autres. D’où il faut employer ses plus grands soins à ce que ces corps soient maintenus toujours dans leur intégrité. Car, par cette cause, ils sont facilement corrompus ; à la moindre occasion ils sont offensés par l’âpreté de l’air (). Car ainsi Dieu nous a tant donné, que nous avons eu une médecine depuis le commencement (du monde), jusqu’à présent, et nous devons en avoir une d’ici à la consommation du monde, et ceci tout à fait par la force, puissance et vertu qui a conféré et imparti cette médecine à ses Apôtres[1], en vue de guérir les malades. Cette guérison procède de l’unique force du commandement ()[2].

C’est pourquoi les médecins ont été investis, avec les Apôtres, du même mandat. Si donc ceux-ci vivent sous ce mandat et sont liés à celui-ci, il est nécessaire

  1. Le Christ est considéré ici par Paracelse dans son sens ésotérique, comme l’expression de la puissance vitale.
  2. Palthenius ajoute : divin.