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PARACELSE

qu’ils agissent selon lui, et apprennent et connaissent le véritable et authentique (genuinum, ) fondement (de toutes choses). Mais beaucoup sont infidèles (adulteri, ), c’est-à-dire beaucoup transgressent ce mandat et n’en tiennent pas compte. À qui les comparerai-je ? Ceux-ci sont, suivant la parole du Christ, la nation dépravée et adultère, natio prava et adultera, qui voit des signes, en vérité, et qui, cependant, ne désire pas les mettre en œuvre. C’est pourquoi aucun signe ne sera donné à celle-ci, sinon le signe de Jonas, caché dans le ventre du poisson. Ainsi ils devaient chercher eux-mêmes[1] sur la terre, de même que les Juifs, la résurrection dans la baleine.

D’ailleurs, cet art est si complexe (multiplex, ), et les trois substances susdites sont tellement certaines, que le Soufre, le Mercure et le Sel peuvent être démontrés dans les quatre générations, c’est-à-dire qu’ils peuvent être répandus (referri, )[2], dans la nature des quatre matrices ou Éléments. C’est-à-dire que des quatre Eléments naissent toutes choses ; de la terre, en effet, les herbes, bois, et autres semblables ; de l’eau, les métaux, pierres et minerais de ceux-là ; de l’air, la rosée et le Tereniabin[3] ; du feu, le tonnerre, l’éclair

  1. La version de Palthenius ajoute : la médecine.
  2. Le premier traducteur latin interprète ainsi : in naturamtranseant, ipsamque induant.
  3. Tereniabin. D’après Gérard Dorn (Dictionarium Paracelsi), « c’est la graisse de la manne ; c’est le miel des bois, tendant à une légère noirceur, qui ne provient pas des abeilles, mais tombe dans les champs, sur les arbres et les herbes, et qui est doux comme l’autre miel. On le trouve en une certaine quantité aux mois de l’été, Juin, Juillet et Août. Les anciens l’appelaient