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LIBER PARAMIRUM

même le monde tout entier se tiendrait devant lui, ceci n’est rien devant Dieu, et ne sera pas pris en considération. Ainsi notre vie a été constituée comme un trésor qui n’est point du tout en sûreté. Et si nous gardons celui-ci de toutes les manières possibles, à quoi nous servira tant d’attention ? Simplement à ce qu’il nous soit dérobé, devant cette garde vigilante et attentive elle-même. N’est-ce pas une meilleure garde, si le malade alité se réfugie vers Dieu, et implore celui-ci, de lui donner son aide ? Et s’il sollicite le médecin et le supplie de lui prêter le secours de son art ? Et cependant, puisqu’il n’a point espéré du tout en ces secours, il meurt et est emporté. N’est-il pas suffisamment fortifié, celui qui est Roi, et qui, réunissant toutes ses forces autour de lui, et entreprenant la guerre contre son ennemi, s’entoure très fortement, de tous côtés, de retranchements et de fossés, et s’ensevelit, pour ainsi dire, et combat avec des troupes tant à cheval qu’à pied ? Et, cependant, lorsqu’il suppose que tout est bien protégé et en parfaite sécurité, une balle (glans, ), vient, qui le transperce. Qu’est-ce vraiment que la mort qui nous fait perdre la vie de bien des manières ? Bienheureux, en vérité, l’homme que la mort saisit, dans la même disposition de cœur que Saint-Jean-Baptiste, les Prophètes et les Apôtres. Donc, il nous faut veiller et avoir l’œil sur elle. Elle nous appelle, en vérité, au jugement où nous devons rendre raison de l’usage de notre temps, jusqu’au plus petit instant. Elle est le licteur (Scherg) et l’appariteur () qui nous cite au Jugement de Dieu. Et c’est par cette citation (invitatio, <math>\mathfrak{>F\ddot{u}rboth}</math) que l’âme opère sa séparation d’avec le corps. Et quelle est cette citation ? Rien que d’aller au Juge-