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PARACELSE

qu’il ait pu être. Ce temps s’approchant, rien ne subsistera (nihil superest, nihil spectatur, ) sinon ; Lève-toi et marche (surge et abi). Le terme de te temps est la mort : Celle-ci se tient (adsidet, ) à nos côtés et attend nos guerres intestines, saisissant l’occasion où elle pourra faire irruption. Car la mort elle-même ne sait pas à quelle heure elle doit s’introduire et quand elle doit tuer. Elle est néanmoins attentive, exacte et soigneuse à faire irruption, de peur qu’elle ne vienne à négliger le moment ; mais elle prête continuellement obéissance à son Seigneur Dieu dans le ciel. Donc, si elle ne sait pas par elle-même l’heure et la minute de notre fin, alors elle se laisse chasser et repousser par la médecine ; cependant elle s’approche toujours de très près, parce qu’elle suppose continuellement que le moment d’entrer est venu ; c’est pourquoi, quoiqu’elle se trompe souvent, elle redouble les insultes et les assauts.

Or, bien que toutes choses soient en nous belles, bonnes et agréables, et pleines d’une certaine sainteté (, divinitas) singulière, néanmoins elles ne sont pas autre chose qu’un trésor qui est composé d’or et de pierres précieuses, et caché dans une corbeille (cista, ) et dont le larron s’empare ensuite, n’en laissant rien au possesseur. Car il n’est accordé à personne d’être épargné ; il n’est tenu considération d’aucun, ni de l’utilité, ni du dommage, ni de la probité, ni de la malice[1], mais il n’existe que : Lève-toi et marche (surge et abi)[2] . Et quand

  1. En marge : la mort ne fait pas d’acceptions de personnes. Cette dernière expression est en grec : προσωπολήπτης
  2. Palthenius dit : que ce rouet (rhombus) ; Lève-toi et marche.