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PARACELSE

reste le sel calciné, de même que, dans leur préparation, l’alun, le vitriol et autres semblables. Car vous devez aussi entendre cette préparation de la même manière. Ainsi donc, cette calcination commençant, l’humide s’échappe (secedit, ) par le moyen de la sueur. Et c’est cet humide qui irrite et mord la peau ; et après viennent la gale[1] et les ulcères (ulcera, ). Car enfin, si le sel est sans humidité, comme il devait l’être[2], il se répand au dehors, et prépare et ronge, pour lui-même, une ouverture, dans le lieu même du corps où il se cache. On trouvera plusieurs choses, concernant ceci, dans notre chirurgie.

Celui qui est réverbéré[3] est un autre sel, savoir : liquide humide. Celui-ci, dans son Anatomie, est distillé de haut en bas (sursum, deorsum, ) ; laquelle opération est appelée Réverbération. La cause en est que nulle chaleur, ni nulle surabondance (luxus, ) étrangère ne peut aller (abire, )

  1. Ruffen, probablement pour Ruhen, les aspérités. Palthenius a rendu ce terme par Scabies. Le premier traducteur latin a dit : ensuite ce prurit ouvre la peau ; et ensuite viennent les trous (foramina).
  2. Palthenius traduit : sans l’humidité par laquelle il devait être excité.
  3. La réverbération est une calcination qui s’accomplit dans un four spécial dit réverbératoire, et qui est muni, au sommet, d’un chapiteau ou d’une voûte, destinée à renvoyer la flamme. Celle-ci atteint donc les objets de haut en bas, ce qui a pour eftet de les réduire en chaux subtile. La réverbération est dite fermée ou occluse quand les registres du fourneau sont complètement fermés ; ouverte, lorsque ceux-ci sont ouverts ; l’effet n’en est pas le même. La réverbération ouverte est réservée pour les corps durs et difficiles à réduire. (Cf. Ruland, Lexicon Alchemiae.)