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PARACELSE

Celui-ci sort (emergit, )[1] de ces quatre Éléments qui, cependant, sont tous compris sous le nom de l’Élément de la terre. Car une partie du froid est engendrée de l’eau ; une autre partie du feu ; une autre de l’air ; une autre de la terre. Ainsi donc, sachez que chacun des Éléments donne une partie de froid. Cependant, le seul Élément de la terre est nommé froid, et ceci pour des raisons que je laisse à la philosophie.

Considérez donc, maintenant, ces divers froids, qui ont leur essence dans la froideur. Car il n’y a qu’une seule froideur et non plusieurs ; mais le poids cependant en est varié ; c’est-à-dire que, dans l’un, il y a plus de froideur que dans l’autre. D’où il résulte que l’un apparaît plus froid que l’autre, quoique cependant, il n’existe qu’un froid unique (œquabile (?) ). Mais pour ce qui est de la substance, celleci se divise, en deux parties ; en dureté et humidité.

La dureté est double : congelée ou coagulée. L’humidité est également double : Dissoute ou résolue. La dureté congelée provient du froid igné (ex frigore igneo, ) comme l’eau congelée, la neige, la grêle, etc. Ainsi dans le soufre, a lieu une congélation qui procède de l’Élément du feu, et qui est escortée de maladies particulières, et de diverses espèces de celles-ci, qui sont comparées, non sans justesse à la neige, à la gelée (pruina, ) et à la grêle, et qui doivent être comprises comme étant d’une naissance analogue. Mais celui-ci est engendré (progenitum, ) en partie des astres, et nom-

  1. Le premier traducteur latin a rendu ainsi ce passage : il congèle, résout, coagule et dissout ce qu’il reçoit des quatre éléments.