Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
269
LIBER PARAMIRUM

CHAPITRE VI


Cest la même règle pour le soufre, qui est séparé (separatur, ) et exalté par quatre choses. Celles-ci sont les quatre Éléments. Et sa nature est aussi de même. Si l’Élément humide entre en lui, alors il devient humide, liquide, ou quelque chose de semblable, selon qu’il reçoit cette impression de celui-ci, c’est-à-dire de l’Élément de l’eau. De même, autant de fois il sera envahi par l’Élément de l’air, autant de fois il se dessèchera, et recevra un degré de siccité. Car l’humidité subsiste dans l’Élément de l’eau, et la siccité dans l’Élément de l’air. Ainsi donc, le soufre revêt deux natures d’exaltation. Mais sachez qu’il en est de méme des deux autres Éléments, savoir ; le feu et la terre. Si la terre domine celui-ci (le soufre), alors elle rend celui-ci froid, et le conserve froid. De même pour le feu, c’est-à-dire le firmament. Celui-ci conserve le soufre chaud, après qu’il lui a imprimé de la chaleur. Ainsi donc les quatre Éléments sont les artisans (artifices) qui conduisent le soufre à sa transmutation, de telle sorte qu’il est détourné de son office, pour susciter des maladies qui, chacune, sont très variées, soit froides, chaudes, humides ou sèches, et, dans chacun de ces genres, sont de diverses espèces, se comportant suivant la nature de la matière du soufre, qui est attaquée dans ses parties et membres.

Ainsi le soufre devient froid ; et par cet Élément il est rendu volatil ou fixe. Or, ce froid est de plusieurs sortes[1] ; Congelé et Résolu ; Coagulé et Dissous.

  1. En marge : Le froid est de deux sortes.