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PARACELSE

la chaleur, ainsi ce même élément de la terre a également en lui la même nature de celui-ci[1] ; c’est pourquoi il a une partie de froid dans l’air et le vent. D’où, de cette manière, se trouvent, dans le corps, des vento-frigidités (), chao-frigidités[2], et aéro-frigidités, sans substance visible ou tangible, accompagnées de divers genres et espèces particulières de maladies. Ainsi la terre également en elle-même, si elle est comprise elle-même comme terre, a une génération particulière des maladies qui proviennent d’elle, de la même manière que les herbes froides qui naissent sur la terre, comme Solatrum[3], la Rose, la Laitue, le Pourpier, etc. Et, de même que ces herbes sont séparées des autres, de même ces maladies le sont aussi, avec leurs genres et espèces. Ainsi donc, vous devez connaître de quelle manière il est nécessaire de rechercher l’Élément de la terre dans l’homme, dans les quatre Éléments[4],

  1. Le premier traducteur latin dit : hoc elementum natura comporatum (!) est.
  2. Chaos est mis ici pour terre : Hylè.
  3. Ce terme est peu usité, il ne se trouve ni dans Dioscorides, ni dans les grands pharmacologues ; il désigne, croyons-nous, la Belladone. Il n’existe guère que dans Paracelse, et, avant lui, dans un vieux livre de Saladin d’Ascoli, médecin du Prince de Tarente, publié en 1488, à Bologne, chez Ecthoris (Saladini de Esculo, aromatariorum compendium),où l’on trouve mentionné, fo 26, le Solatrum minus et le Solatrum furiale, puis, fo 29, l’aqua solatri, et dans Das büch der waren kunst zü distillieren die Composita, de Hieronymus Brunschwick, publié en 1513, où l’on trouve le Solatrum mortale, ou Dolwürtz. Paracelse a fort bien pu connaître ces deux ouvrages.
  4. Le premier traducteur latin dit : vous devez posséder la science de séparer les quatre éléments dans l’homme.