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LIBER PARAMIRUM

sont appelées maladies spécifiques. Elles ne proviennent pas des causes susdites ; mais elles nous sont innées, et font partie de la Nature elle-même, de telle sorte que celui-ci est enclin à la sueur ; celui-là est relâché ; celui-ci est de telle sorte, celui-là de telle autre.

Or, il faut savoir, au sujet du sperme, qu’il existe beaucoup plus de générations que celles que l’on connaît, ou bien qu’elles ont été attribuées, par ignorance, à d’autres causes. Car le Camphre (Camphora), le Spermacéti (Spermacœti)[1] et plusieurs autres semblables peuvent nous en convaincre. Car, par ceuxci, sont suscitées les maladies de la vessie et des reins. Car, bien qu’il soit vrai que le tartre soit la pierre, c’est-à-dire la matière de celui-ci, cependant il ne devient pas[2] pierre sans cette nature. Car le froid des spermes le congèle, ou bien encore la chaleur sudorifique (diaphoretica) des spermes, ce qui, alors, coagule. Une chaleur ou un froid de ce genre, ne doivent pas être entendus à la façon de ceux dont nous avons parlé ; au contraire, la semence du sperme possède son Anatomie et Physique particulière, selon la division que nous avons donnée. Et, de même que les choses susdites, ainsi celles-ci doivent être

  1. Le Spermacéti, ou sperme de baleine, ou blanc de baleine, est une substance blanchâtre, que l’on tire d’une huile qui se trouve dans les sinus crâniens des Cétacés, principalement du Cachalot, que l’on appelait autrefois Baleine mâle. Son procédé d’extraction et de préparation fut longtemps gardé comme un très grand secret. On a quelquefois donné à l’ambre le nom de Sperma cœæti (Cf. Histoire des Drogues, Espiceries et de certains medicamens, etc., par Ch. de l’Escluse, 1619, Livre I, chap. I).
  2. Zu keim. Le premier traducteur dit : mutatur ; le second : concrescit.