Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
280
PARACELSE

également comprises. Mais ce qu’il est nécessaire particulièrement de connaître, sera rapporté dans leurs chapitres spéciaux. Or, ce présent chapitre est un chapitre particulier, afin qu’il soit, de cette manière, séparé aussi des autres maladies[1] . Tout ce qui est congénital (congenitum, )[2], nous ne pouvons l’arracher de sa racine. Or, les choses innées () ce sont la (forme) spécifique, et la semence du sperme (semen spermatis, Sperma), c’est-à-dire la nature de celui-ci. C’est pourquoi il faut que la racine soutienne son germe[3] . Si quelqu’un était né aveugle, ceci ne lui serait pas congénital (congenitum, ). Car, bien qu’il ne possède pas la vue, cependant la vue est en lui, mais n’est pas dans le lieu propre et idoine. Ceci est la cause pour laquelle il est aveugle et réputé être né aveugle, bien qu’il ait cependant la vue au-dedans de lui-même ; comme si quelqu’un avait six doigts en une main, et quatre seulement dans l’autre ; ce qui indiquerait seulement, en ce cas, que les doigts ne seraient pas à leur place (bien qu’en nombre exact). Ainsi donc, nul médecin expérimenté (peritus, ) ne peut dire ; Cet aveugle est incurable. Au contraire la nature est extrêmement habile (artificiosissima, ) et tout à fait ad-

  1. Le premier traducteur latin dit : Ces deux maladies requièrent un chapitre spécial. Car, par cette raison, elles peuvent se distinguer des autres maladies.
  2. Palthenius ajoute : complantatum.
  3. Darumb so muss die Wurtzen ihr Gewächs behalten. (!) Le premier traducteur latin a lu : Donc c’est par la nature qu’ils existent, tels qu’ils sont, et la racine retient sa faculté de croître.