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LIBER PARAMIRUM

le corps qui a péché n’est rien devant nos yeux}[1]. D’où l’on peut conclure que c’est ce corps qui :doit ressusciter. Car nous ne pouvons pas (être contraints, lors du jugement, de) rendre raison des maladies de nos corps, ni de leur état de santé, et autres choses semblables ; mais piutôt de ces choses qui procédèrent du cœur, et qui, seules, concernent l’homme. Et ceci est également un corps, produit, non du Limbe, mais de l’Esprit (Spiritus, ) de Dieu. Et, puisque c’est dans notre chair que nous devons voir notre Dieu sauveur, il s’ensuit que ce doit être le corps né du Limbe}[2] lequel est vraiment la chair. Qui donc, en vérité, est ignorant de ces choses qui s’accompliront dans la glorification (), qui a été instituée par la bouche de Dieu, et où tous les corps deviendront semblables ? Il est donc vrai que nous ressusciterons dans la chair}[3]. Car nous ne connaissons qu’une chair seulement, et non deux ; et cependant deux corps, bien qu’une seul chair, et celle-ci prise du Limbe, lequel est le sujet des maladies.

Sachez ensuite, touchant ce corps, qu’il a une nature excitante, outre la faim, la soif, et autres choses semblables, et les autres choses naturelles qui sont dues suivant la justice, lesquelles dépassent les limi-

  1. Paracelse est le premier, croyons-nous, qui ait soulevé cette subtilité théologique. Il n’en est pas question dans le Maître des Sentences, ni même dans Saint Thomas d’Aquin, où se trouvent pourtant des chapitres si pointilleux, tels que : Utrùm capilli et ungues in homine resurgent ; utrùm humores in corpore resurgent ; utrùm omnes resurgent ejusdem staturæ, etc. (Summa Theol. Suppl., LXXXII et XXXIII.)
  2. Palthenius ajoute : compariturum, qui doit comparaître.
  3. Le premier traducteur latin a lu : Là il n’y aurait pas de diversité des corps, dans lesquels il y aura une seule chair.