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PARACELSE

tes. Car la chair provenant du limbe est vraiment la nature, laquelle permane en sa mesure et sa justice. Et tout ce qui est hors de celle-ci, ceci procède du mal et non de la nature. Et ceci donc émane (promanat, ) du corps impalpable, lequel outrepasse, et la mesure et la nature[1]. Car tout ce qui est donné (ministratur, ) à la nature, ceci se retire par ses issues naturelles, et reste dans ses lieux naturels, afin de procéder à ses opérations naturelles. De telle sorte que tout ce qui lui est donné comme nourriture, à cause de la nécessité naturelle, ceci descend dans le ventre, et ensuite est émis par la chaise (per secessum, ) ce qui est très bien ordonné. Ainsi, la semence de la Nature se rend dans son champ, c’est-à-dire la matrice, et là engendre son fruit. Tout ce qui est en dehors de ceci, procède du mal. Je ne veux pas être considéré ici comme un médecin antichrétien[2], qui s’oppose à Saint Paul, qui veut qu’il soit satisfait aux volontés des femmes[3]. Ce qui n’a pas été enseigné par lui conme si c’eût été une œuvre juste et pure ; mais seulement afin que soit évité l’adultère, car certaines peuvent tomber dans ce vice, parce que leur cœur est porté au mal. C’est donc pour les détourner de leur dessein, c’est-à-dire éviter un plus grand mal. La même règle de conduite doit être pour les hommes. Puis donc que, comme nous l’avons entrepris, il est traité ici de ce

  1. Cette phrase a été omise par le premier traducteur latin.
  2. Ein unchristlicher Artzt. Palthénius dit : comme un chrétien improbe.
  3. La citation n’est pas exacte, et ce ne sont pas les propres paroles de Saint Paul. Voir Ep. ad Corinthios, I, cap. VII, § 1 à 9.