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LIVRE DES PROLOGUES

chacune de ces sectes, par elle-même, les considère d’après une cure particulière ; ainsi les noms de ces cinq sectes doivent donc s’offrir d’abord à notre connaissance ; lesquels étant définis, nous passerons ensuite, de ce préambule, à l’étude ultérieure de la médecine.

Ceux qui appartiennent à la première faculté ou secte, s’appellent naturels, parce qu’ils traitent les maladies uniquement d’après la nature des plantes, suivant que celles-ci leur conviennent, par leurs symboles ou leurs concordances. Ainsi ils soignent le froid par le chaud, l’humide par le sec, la surabondance par l’inanition, l’inanition par l’alimentation, comme la nature même de ces affections enseigne qu’elles doivent être repoussées par leurs contraires. Et les défenseurs de cette secte furent Avicenne, Galien, Rhasis, ainsi que leurs commentateurs et autres qui les ont suivis.

Ceux qui appartiennent à la deuxième secte sont appelés communément spécifiques, parce qu’ils traitent toutes les maladies par la forme spécifique ou entité spécifique (ens specificum). Par exemple, l’aimant attire à lui le fer, non par l’intermédiaire de qualités élémentaires, mais par sa force spécifique. De même, ces médecins guérissent toutes les maladies par la force spécifique des médicaments. À cette classe appartiennent ces autres expérimentateurs qui sont appelés par quelques-uns, par moquerie, empiriques, ainsi que tous ceux qui, parmi les Naturels cités plus haut, font usage de purgations. Car ceux qui purgent (cette force qui découle de la forme spécifique n’étant pas attribuée aux médecins naturels) s’éloignent de leur secte pour entrer dans une autre.