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LIVRE DES PROLOGUES

du poison peut, au contraire, nous être nuisible. Ainsi nous devons nous attendre à recevoir en nous l’impression de celui auquel nous sommes soumis, sans songer à vouloir nous soustraire à sa puissance.

La troisième force est celle qui affaiblit et use notre corps, bien que les deux entités susdites puissent subsister en nous, à l’état fortuné et salutaire. On l’appelle entité naturelle. Cette entité se perçoit si notre corps est incommodé par une complexion immodérée ou affaibli par une complexion mauvaise. Et de celle-ci procèdent beaucoup de maladies variées, et même toutes, sans exception, les autres entités se trouvant disposées en un état favorable.

La quatrième entité s’entend des esprits puissants, qui blessent (violant) et débilitent notre corps qui est en leur puissance. Nos corps reçoivent alors en eux l’opération de ceux-ci lorsqu’ils pèsent sur eux (ab iis imprimuntur)[1].

La cinquième entité qui agit en nous, toutes les autres se trouvant en nous à l’état favorable, c’est l’entité de dieu (Ens Dei). Et cette entité doit être très soigneusement considérée avant toutes choses, afin que tu puisses comprendre plus parfaitement quelle est la raison de toute maladie, quelle qu’elle soit. Comme nous l’avons déjà expliqué plus haut, notez soigneusement enfin, que chacune de ces entités contient sous elle toutes les maladies. Ce qui vous fera comprendre qu’il existe cinq pestes ; une provenant de l’entité de l’astre ; une autre de l’entité du poison, une troisième de l’entité de la nature ; une

  1. Le texte allemand dit : Nous devons attendre et recevoir d’eux la maladie en nos corps lorsqu’ils pèsent sur eux (zufügen).