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LIVRE DES PROLOGUES

cinq fois 70 fièvres qu’il faut compter. Car vous ne dirigez votre esprit et votre intelligence que vers la seule entité naturelle ; mais quoi qu’il y en ait encore quatre autres, vous n’y pensez même pas. S’il se trouvait que l’entité naturelle, que vous avez adoptée, fût la cause ou le principe de la souffrance ou de la fièvre, ce que vous dites aurait quelque raison d’être. Mais vous ne considérez, en l’espèce, que la maladie ; c’est pourquoi vous vous embarrassez dans l’erreur. Redites-vous à vous-mêmes, qui entreprenez de guérir les fébricitants, combien de fois il arrive ou est arrivé que vous puissiez rechercher si ceux-ci ont été guéris ou non par votre traitement ? Car si le fébricitant a été embrasé (inflammatus est) par l’Astre, c’est par celui-ci même qu’il meurt ou qu’il est ramené à la santé (restituitur). Quant à vous, vous administrez des médicaments selon votre fantaisie, tellement que vous donnez à boire au malade toute une officine de pharmacien ; et tout ce que vous essayez cependant est en pure perte, comme le traité de l’entité astrale le démontre. Prenez donc soin que les entités ne vous soient pas inconnues et étrangères, afin que vous puissiez comprendre ce que vous faites, et si vous n’êtes pas plutôt nuisibles qu’utiles au malade. Cette théorie vous a été complètement exposée dans les limites physiques. Vous êtes attachés à cela seulement et vous n’atteignez que l’entité naturelle. Ce que vous ne pouvez faire que dans une erreur absolue, car vous êtes totalement incapables de comprendre ce qu’est vraiment l’entité naturelle ; et à cause de ceci, vous mêlez et vous confondez toutes choses et ne pouvez distinguer (les remèdes) qu’il faut choisir et où il faut les choisir.