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LIBER PARAMIRUM

posent, les façonnent et les pénètrent selon leur nature. Cette opinion est tout à fait mauvaise. Et la raison pour laquelle il n’en est pas ainsi vous est donnée par l’Entité de la semence. Nous vous prouverons par la suite que ce que vous enseignez là-dessus est nul, puisque ceci tombe et s’évanouit par sa solution même. Cependant nous vous donnons pour fondement de notre Parenthèse cette déclaration : Adam et Eve ont pris leurs corps par création, et l’ont continué et le continueront par l’Entité de la semence jusqu’à la fin du monde. Et si aucune étoile ni aucune Planète n’eût existé dans la naïure, néanmoins les enfants fussent nés également, et eussent reçu de même des complexions différentes par la génération des parents comme ils l’ont fait autrement. Ainsi l’un eût été mélancolique, l’autre colérique ; celui-ci fût né fidèle ; celui-là infidèle ; un autre eût été probe, un autre improbe, parce que ces natures d’hommes consistent dans l’Entité de la propriété et ne découlent pas des astres. Car ceux-ci ne remplissent aucune partie du corps, c’est-à-dire ne lui infusent aucune complexion, aucune couleur, aucune nature, aucune substance.

CHAPITRE II


Nous avertissons tout médecin d’établir deux Entités dans l’homme ; l’Entité de la semence (Ens seminis) et l’Entité de la puissance (Ens virtutis). Et bien que nous n’ajoutions ici rien de particulier, rappelez-vous cependant cette doctrine, afin que vous l’observiez et vous vous la rappeliez en son temps. Nous employons ici un axiome tel, qu’il con-