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PARACELSE

cette raison d’autres paroxysmes sont excités (concitantur, ). C’est pour cette raison qu’ils (les médecins) sont aveugles et qu’ils cherchent d’autres noms et disent que c’est telle ou telle maladie, et ils ne s’avancent qu’avec les mots de mélancolie, colère, etc., etc. C’est pourquoi ils ignorent, les insensés, qu’ils ne peuvent contraindre le cœur de telle sorte que les choses soient comme ils les considèrent, et comme ils affirment qu’elles sont. Or, comme personne, pendant ce temps, ne les contredit, ils ont beau jeu pour propager leurs mensonges et leurs fourberies, et donner droit de cité à leurs Humeurs. Car il n’est personne pour les reprendre. Ainsi ces insensés demeurent et restent docteurs en médecine, et leur cœur est rempli de ces artifices extravagants, plus que les fous véritables. Si, cependant, ceci était soigneusement considéré, et que l’ordonnance[1] les concernant fût appliquée, ils apparaîtraient dignes d’être payés avec le bâton et chassés à coups de fouet, et rien de plus[2]. Ceux-ci sont les meurtriers (, latrones) auxquels s’adresse le commandement de Dieu : Tu ne tueras point. Te voilà donc dans l’alternative, ou d’apprendre, afin que tu ne tues personne, ou bien de t’en aller aux champs (rusticare, ). Ce commandement atteint, en vérité, tous les arts par lesquels l’homme peut tuer, et qui, ainsi, ne sont pas employés à bon droit[3]. Car ceci n’a pas été dit seulement au sujet du glaive, mais tu

  1. Die ordnang. Palthenius a traduit : censura ordinationis.
  2. Forberger a considérablement abrégé ce passage, suivant d’ailleurs, en cela, le texte de 1566.
  3. La version de Palthenius a omis cette phrase.