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LIBER PARAMIRUM

divisé dans l’homme. D’où il s’ensuit que, subitement (repentè, ), en une heure, en une seule minute, une pierre semblable est engendrée dans l’homme, pour la même raison que ce qui a été dit plus haut[1]. C’est une chose véritablement nécessaire que de scruter la mécanique de cette génération, mais il ne convient pas de le faire ici parce qu’il convient d’être un médecin avant d’être un philosophe et un astronome. Puisque j’ai différentes manières de leur certifier tout ceci, une instruction plus brève suffira. Il est certain que toute foudre provient du sel, et qu’elle n’est pas autre chose que le sel dans la première matière. Or, l’esprit du sel se congèle lui-même. C’est pourquoi, s’il est chassé (elidatur, ) avec tant de violence[2], la cause en provient du sel qui ne peut s’unir au soufre. Alors ce sel se résout en pierre, et le soufre se tourne en feu, c’est-à-dire en sa foudre elle-même. Le soufre s’enflamme (conflagrat, ) dans l’air, entre la terre et le ciel ; mais le sel se lapidifie et est rejeté sous forme de pierre. Or, dans l’homme, les premières matières sont tout l’esprit et tous les astres et ce temps c’est-à-dire ce mouvement ou cours (). De là, sachez que, si quelque homme qui a ce cours comme ce qui donne le temps, s’il lui plaît, celui-ci n’échappera pas à la pierre, mais elle sera nécessairement trouvée et elle croîtra en lui. Les pierres de ce genre ne diffèrent pas beaucoup de la pierre de la foudre (lapis fulminalis, ) en noirceur,

  1. Paracelse distingue ici les tartres qui peuvent se former lentement, par agglutination, et ceux qui pourraient provenir d’un précipité.
  2. Forberger dit : si la foudre vient avec tant d’impétuosité.2